Stéphanie Muzard Artiste engagée et paysanne bio

Stéphanie Muzard  Artiste engagée et paysanne bio

ils vont tout saccager!

Ils vont tout saccager !

Les hydrates de méthane représenteraient 2 à 10 fois les réserves mondiales de gaz conventionnel.

Au-delà des gaz de schiste qui alimentent régulièrement la polémique du fait de leur exploitation potentiellement dommageable pour l'environnement, notre planète recèle d'autres gisements étonnants de gaz non conventionnel.

Entres autres, les hydrates de méthane, présents sous les mers, concentrent des quantités de gaz naturel potentiellement beaucoup plus importantes que les gisements de gaz conventionnel. 

Les hydrates de méthane sont des poches de gaz naturel confinées dans des cristaux de glace. Ceux-ci se forment à haute pression et basse température. On les trouve sous les océans dans les bassins sédimentaires ou sous le permafrost des cercles polaires. Le gaz présent dans cette glace se trouve à haute concentration : environ une molécule de gaz pour moins de six molécules d'eau. Ramené à la pression atmosphérique, cela représente un volume de 168 mètres cube de gaz pour 1 mètre cube d'hydrate de méthane.

Des enjeux énergétiques et économiques importants

Les réserves d'hydrate de méthane représenteraient 2 à 10 fois les réserves mondiales de gaz conventionnel s'élevant à 190 milliards de mètres cubes. Au rythme actuel d'extraction de gaz naturel, cela représenterait 140 à 700 ans de production. Cette estimation est toutefois à contraster puisque tous les gisements n'auront pas nécessairement une dimension suffisamment importante pour permettre une exploitation commerciale rentable. La rentabilité de leur exploitation est d'ailleurs très difficile à évaluer puisque les techniques d'exploitation sont encore au stade expérimental.

Carte des gisements potentiels dans le monde


Parmi les régions pouvant accéder aux hydrates de méthane, le Japon parie sur cette ressource pour faire face à ses besoins énergétiques et diminuer sa dépendance vis-à-vis des importations. L'isolement de l'archipel le rend fortement dépendant aux importations de gaz naturel liquéfié, représentant quasiment son unique source d'approvisionnement en gaz naturel. De plus, depuis la catastrophe de Fukushima, les pressions anti-nucléaires poussent dans la direction d'une politique énergétique moins dépendante du nucléaire.
Le Japon pense donc que cette nouvelle source d'approvisionnement pourra alimenter son marché pendant des dizaines d'années. Selon le JOGMEC (Japan Oil, Gas and Metals National Corporation), ses ressources potentielles pourraient assurer son approvisionnement pendant près d'un siècle sur la base des prévisions de consommation du pays. Dans ce contexte, le Japon ouvre la voie et les premiers tests d'extraction devraient être réalisés en mars 2013 pour débuter une exploitation commerciale à plus grande échelle d'ici 2016. Le Japon pourrait ainsi rééquilibrer son mix énergétique (…).

Des risques environnementaux à maîtriser

L'exploitation de ces gisements d'hydrate de méthane est loin d'être sans danger pour l'environnement. Le méthane, le constituant combustible du gaz naturel, a la particularité d'accroître l'effet de serre. Or, du fait de l'instabilité des hydrates de méthane, le risque de faire involontairement remonter de grandes quantités de méthane à la surface jusque dans l'atmosphère est important.

Or le méthane est un gaz à effet de serre dont l'impact potentiel sur l'atmosphère est évalué à 21 fois celui du CO2, sur une durée d'un siècle.

-

Cet article de Sylvain Le Net, expert "Energies et Environnement" chez SIA-Conseil,  a initialement été publié sur la chaîne énergie du site lexpansion.com, la chaîne de débats sur le futur des marchés de l'énergie, le 8 novembre 2011.



22/11/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 240 autres membres